lundi 28 mars 2011

Grand mystère au Portugal

Portugal : Un grand Mystère


Pour comprendre un grand mystère qui a touché le Portugal, nous avons besoin de quelques chiffres préalables. Si vous êtes réfractaire aux mathématiques ne vous en faites pas car l'histoire prime sur les chiffres :-)


Quelques données pour poser les jalons



- En 2010 : la dette portugaise est estimée à 86% du PIB. En 2000, elle était de l'ordre de 51% de son PIB d'alors.

- A la même époque le PIB portugais était en gros la moitié de son PIB actuel. Cela signifie que sa "dette" est passée d'environ 60 Milliards de Dollars, à environ 180 Milliards de Dollars en l'espace de 10 ans.

Vus en valeur absolue, tout en demeurant en monnaie constante et comparables, les chiffres prennent une autre résonance. La dette est le résultat cumulé des déficits. Lorsqu'on évoque ces déficits annuels en % on éclipse la réalité des valeurs réelles, qui chiffrées prennent un autre contour.


On s'aperçoit alors que la dette générée en 10 ans n'est pas loin d'égaler la progression du PIB portugais dans la même période ! Aie.


A noter :


(*) La marge d'erreur et les approximations n'ont ici aucune importance, vu la grandeur des chiffres d'une part, et tant les indices sont aujourd'hui d'une volatilité ne laissant aucune place à la précision absolue. Ce qui nous importe ici est l'ordre de grandeur, basé sur une réalité avérée.


(**) Un minimum de justesse du raisonnement veut cependant que l'on tienne compte de l'évolution de la parité Euro-dollar pendant cette dizaine d'années. En tenant compte des variations et des ratios qui d'ailleurs se sont inversés, la différence en Euros et en valeur absolue entre la dette du Portugal en 2010 et sa dette en 2000, aboutit à environ une centaine de Milliards d'Euros en 10 ans.



Le début de l'intrigue... Cher Sherlock Holmes, au travail !

La dette publique portugaise a donc augmenté en 10 ans d'environ 100 Milliards d'Euros. Mais où cette quantité colossale (en regard du PIB portugais) de Milliards a-t-elle pu passer en si peu de temps ? D'autant plus que le Portugal a remboursé les intérêts de sa dette chaque année, du moins en partie. Il faut bien réaliser que tous comptes faits, cet accroissement de dette en 10 ans représente tout de même 10 mille Euros par habitant. Le tout dans un pays où la salaire moyen a até d'environ 670 E/mois, moyenné sur la même période.

Les gouvernements successifs portugais auraient-ils décidé à travers ces 10 années de rendre chaque portugais millionnaire ? Aurait-on construit en 10 ans des centaines d'hôpitaux au Portugal payés avec les deniers publics ? Non, au contraire puisque les hôpitaux existants ont même été transformés en entités semi-privées devant être rentables. Aurait-on subitement investi en 10 ans dans la modernisation à outrance de l'appareil productif ? Les PME portugaises auraient-elles été sur-aidées par des subventions colossales ? Les retraites des portugais auraient-elles été multipliées par 10 lors de ces 10 années ?

Non, rien de tout cela. Au contraire. Le pouvoir d'achat des portugais a même régressé. (Ce constat est vérifiable depuis leur entrée dans l'europe). Dans un récent sondage les portugais sont une écrasante majorité à trouver qu'ils vivaient mieux avant l'adhésion du Portugal à l'UE. Comme les autres, les portugais aussi ont conscience des dégâts. Ils sont également une immense majorité à estimer que l'entrée dans l'Euro a fortement diminué leur pouvoir d'achat. Eux aussi.



Mais alors, où est passée cette centaine de Milliards cumulés en 10 ans ?


En d'autres termes, d'où vient une dette aussi titanesque générée de façon aussi abrupte et en aussi peu d'années ?


Serait-elle due à une augmentation massive des fonctionnaires pubics ? Ou à l'embauche de dizaines de milliers d'emplois crées dans la fonction publique en 10 ans ? Non, au contraire, puisque les lobbies qui tiennent cette europe font tout pour que les services publics s'écroulent et finissent par être privatisés. (Le système de santé est pulvérisé. L'enseignement négligé. Pour continuer leurs études les étudiants sont obligés de payer de plus en plus cher leur accès au supérieur).


Donc, au Portugal aussi, les épurations des fonctionnaires et de l'administration publique vont bon train depuis une dizaine d'années. Par ailleurs la destruction massive des postes des "fonctionnaires utiles" (santé, enseignement, sécurité, etc) est elle aussi en marche, puisqu'on épure à tout va, détruisant ainsi la qualité des services publics essentiels.


En tout état de cause, ce n'est donc pas de ce côté qu'il faut chercher l'explication d'une telle accélération de la dette dans cette période.


Cette disparition d'argent gigantesque en un si court laps de temps serait-elle alors due à du gaspillage engendré par la lourdeur d'une bureaucratie Inutile, lourde et coûteuse ? Oui, biensûr. En partie. Mais cela n'explique en rien l'augmentation abrupte du niveau de la dette en dix ans, d'autant plus qu'au contraire les gouvernements successifs se sont attelés, surtout depuis 2005, à faire un ménage historique dans le paysage bureaucratique inutile et coûteux.


Des dizaines d'entités ont ainsi été laminées et passées à la trappe. A titre d'exemple, au cours de son premier mandat, le premier ministre José Socrates a entrepris d'importantes réformes de l'administration publique, afin d'en réduire la lourdeur et les coûts.



Où est la cachette ?

Ce n'est donc pas de ce côté là que peut provenir l'explication d'une aussi soudaine montée en puissance de la dette portugaise. Si avant 2000 elle était d'un niveau tout à fait acceptable, voire normal, (le tout avec la même lourdeur administrative et un poids supérieur de la fonction publique), il est donc inexplicable que cette dette ait ainsi atteint brusquement de tels sommets en aussi peu d'années, surtout après autant d'épurements des comptes publics.


Il est utile de savoir qu'en 2005 les carrières, les pensions et les salaires des fonctionnaires (qui bien que lourds, ne pèsent malgré tout "que" 15% du PIB au Portugal) ont été gelées.

Mais alors, si on ne peut même pas imputer cette déperdition ubuesque et surtout soudaine (en 10 ans) à ces vauriens de fonctionnaires inutiles, pourtant constamment accusés de s'empiffrer sur le dos de la collectivité, où sont passés ces Milliards ?

100 Milliards d'Euros en 10 ans, ça ne peut tout de même pas passer inaperçu. Que personne ne sorte !



En fait, c'est pire que ce que l'on pense

Et encore, dans ces Milliards on ne tient pas compte de la vente d'une partie du patrimoine portugais par José Manuel Barroso, afin de se plier aux exigences des impositions européennes (lorsqu'il a été premier ministre du Portugal pendant deux ans avant de brusquement prendre ses jambes à son cou pour aller à Bruxelles en plein milieu de son mandat de premier ministre).

Toutes ces ventes massives du patrimoine portugais, sont une façon d'escamoter la réalité, et sont en fait des ventes "des bijoux de famille", qui viennent en fait augmenter plus encore le véritable niveau de déperdition auquel on se réfère. (Cela signifie en clair que les 100 Milliards en question représentent en réalité une somme plus importante encore, et ce, en ayant appauvri le patrimoine du Portugal).




Résumons...


Les gouvernements successifs ont épuré de tous côtés. Les dépenses ont été amoindries. L'aspect social a été négligé et réduit. On a fermé des écoles à tout va. On a restructuré les centres de santé portugais afin de réduire les coûts. Le poids de l'Etat a été allégé. La tva et la fiscalité en général ont été augmentées entretemps. Une chasse aux impôts non payés a été entreprise.


Ca n'a donc fait qu'améliorer les rentrées d'argent. Rien ne peut donc expliquer ce déclenchement vertigineux et brusque du niveau de dette portugais en si peu d'années. Les gouvernements ont beau raboter de tous côtés, rien n'y fait, et rien n'explique que malgré ces nettoyages gigantesques, la dette ait ainsi subi une hausse aussi violente sur une période aussi courte.


Etrange. Plus le Portugal récolte d'argent et économise, moins il en a, ou plutôt plus il en doit (puisqu'on parle de dette). Fichtre ! Le Portugal serait-il soudain devenu un fromage rempli de trous, par lequel s'échappent les deniers de façon incontrôlée? Cherchons la souris !


Eclats de rire



Après avoir supporté les lignes précédentes, les économistes en herbe se mettent à rire en cœur du haut de leur immense compétence, et à rétorquer avec un air hautain : Hé banane ! Cet accroissement de la dette, est évidemment la résultante du cumul des déficits budgétaires engrangés pendant ces années !


Amen. La bonne affaire. Décidément ces économistes, dont toutes les prévisions se sont avérées erronées, prennent les autres pour des ignares. Ce véritable trou d'air est évidemment dû à un cumul accru du déficit public en forte hausse et d'ailleurs abaissé depuis 2005. Cela, on le savait.


La vraie question



Mais la véritable question est ici : Comment diantre, fichtre, diable, les déficits publics ont-t-il pu aussi soudainement et en si peu d'années, sans des faits qui le justifient, ainsi grimper de tels sommets à la vitesse d'un coureur cycliste arborant fièrement le maillot à pois ?


Aucun phénomène nouveau n'étant venu changer subitement le cours des choses pendant ces dix années (qui rappelons-le ont été au contraire, des années d'épurement), on se retrouve là devant une inconnue. Mon cher Watson, avez-vous du feu je vous prie, afin que je tente d'y voir plus clair dans cette étrange affaire ?


Et si l'argent des portugais, c'est à dire les richesses qu'ils produisent par leur travail, était en fait parti en fumée ? Drôle d'idée.



Drôle d'idée ?

Il faut bien comprendre les étapes et le mécanisme du piège européen : Depuis 1992 l'europe a obligé le Portugal et les autres pays adhérents (article 104 du traité de Maastricht) a renoncer à fabriquer sa propre monnaie et à financer ses besoins en empruntant auprès de la finance européeenne.


L'Europe a ainsi placé le Portugal (entre autres) non plus dépendant de lui-même, mais dépendant des marchés financiers extérieurs et de leur bon vouloir. Curieux. Les pays ont donc accepté un aussi énorme piège ?


Ensuite, les entités financières se sont engouffrées dans une complexité incontrôlée par le biais d'instruments financiers tendant à diluer et à rendre opaques les origines des prêteurs.


Dans la période pré-Euro, (97/2000) on a procédé à la mise en place de la gestion de la dette en Euros, au renforcement de l'importance des opérateurs spécialisés dans la mise en place de la dette sur les marchés spécialisés, ainsi qu'à la création d'une sorte de halles de dette publique pour grossistes avec sa plateforme de négociation). La dette publique des Etats concernés a até assimilée à la vente de poisson ou de cacahuètes proposés en gros et au mieux offrant. La dette publique a été livrée comme une vulgaire marchandise, pieds et poings liés au bon vouloir des acheteurs.


Les marchés financiers acheteurs de dette, tels qu'on les qualifie aujourd'hui, sont ainsi nés. Le système européen a lui-même créé ses bourreaux, qui ont évidemment appliqué des taux d'intérêt aux sommes empruntées, que le Portugal n'a évidemment plus contrôlé, puisqu'empêché de le faire par l'Europe. Si durant les premières années européennes les effets maléfiques de cette imposition ne se sont pas fait sentir du fait de la croissance et d'un contexte plus favorable, les conséquences ont inexorablement fini par éclore, surtout avec la mise en place de l'Euro et d'un système "libéré" régissant la négociation sauvage de la dette publique.


Le pays a donc été fortement et inévitablement endetté par la lourdeur des intérêts payés sur les emprunts externes imposés. Il est évident qu'un pays qui a la possibilité de contrôler ses taux d'intérêts, demeure libre de son action et peut contrôler la réaction des marchés en cas d'aléas. Mais qu'en contrepartie, s'il abandonne la maîtrise de ce contrôle au bon vouloir de "partenaires" inconnus, il se met à la merci de ces derniers. Et le moindre aléa peut prendre des proportions catastrophiques.


On commence donc à comprendre ici, qu'en ayant été obligé par l'Europe d'abandonner la maîtrise de sa dette à des entités sauvages, incontrôlées et incontrôlables, le Portugal s'est jeté dans la gueule du loup.


Ce serait donc ça ? En fait le Portugal ne se serait pas réellement endetté, mais aurait en fait principalement été endetté par le gros appétit d'adversaires masqués qui se sont mis à jouer aux osselets avec sa dette ? Mais que fait la police ? N'en restons pas là, car ça mérite des approfondissements...


En avant la musique !



En parallèle au pillage, l'europe a appliqué les mêmes impositions draconiennes à tous les pays qui la composent, (pacte européen de stabilité et de croissance) sans tenir compte de leurs spécificités et de leurs caractéristiques propres. Essayez donc de soigner des dizaines de personnes ayant des symptômes différents avec un seul et même médicament ! Essayez donc d'imposer à des coureurs à pied, aux tailles, aux potentialités et aux profils différents, de tous courir à la même vitesse !


Vous avez dit "hérésie" ? Alors vous venez d'ainsi qualifier vous-même cette europe.


Les exigences du pacte de débilité stabilité ont donc été rigides, claires et sans équivoque. Quelle que soit la situation du Portugal, il a du répondre aux mêmes exigences. Tous à la même enseigne. Les pays ont tous été alignés sur les mêmes bases, quelles que soient leur taille, leurs potentialités, leur cursus, et leurs caractéristiques spécifiques. (Ces gigantesques hérésies ont bel et bien été inventées, sans rire, par des technocrates se prétendant économistes).


Pour atteindre les objectifs imposés par ces aberrantes impositions, les pays n'ont pas eu le choix. On a donc évidemment obligé le Portugal (comme les autres) à tailler dans la masse, à restreindre ses politiques sociales, à détruire ses services publics, et à entamer des restrictions budgétaires incompatibles avec la marche normale d'un pays et au détriment des populations.


(Ne pas perdre de vue qu'en taillant de la sorte dans la masse, la croissance ne peut qu'être entravée, ce qui a comme répercussion de mettre des entreprises en faillite et de créer du chômage). Qu'à cela ne tienne. Cette europe est devenue la zone du monde la plus fragile, mais la comédie jusqu'au boutiste continue entraînant les pays piégés dans la décadence.


Tous les manques perçus par les citoyens de cette UE se résument à une seule explication : le manque de finances, qui résulte lui-même du pillage perpétré par les financiers et permis par cette europe ! Quelles que soient les lacunes que chacun ressente dans son pays respectif, il doit les attribuer au même manque de moyens, du fait des sommes dilapidées dans le ciel financier européen. Pour qu'une Nation avance et progresse, le seul moteur capable de tout réaliser est l'argent. Or si cet argent fait défaut, car accaparé (pillé) par des forces extérieures, plus rien ne devient possible.



La destruction...

Pendant ce temps, le monde financier ne s'arrête pas. Au contraire.

Les intérêts des emprunts sur les marchés financiers continuent à courir et à s'accumuler, amplifiant ainsi la dite "dette". Et les intérêts de cette dette viennent se cumuler année après année à la dette elle-même, formant ainsi un cercle vicieux sans fin qui ne fait que grandir et s'accumuler.


C'est à dire qu'au Portugal comme dans les autres pays concernés, on en est arrivés à ne payer les impôts sur le revenu que et uniquement que, pour pouvoir payer les lourds intérêts de la dite dette générée par le fait d'avoir obligé les pays concernés à se financer auprès des banques européennes aux taux qu'ils veulent. Les impôts sur le revenu payés par les portugais sont donc allés année après année dans l'escarcelle des financiers au lieu d'être consacrés à la marche du Portugal.

Cette europe a bel et bien appauvri et détruit le Portugal !




Le saviez-vous ?

Saviez-vous que tous ceux qui en arrivent à cette pourtant simple évidence, ne sont pas qualifiées de personnes lucides. Et qu'il sont habilement qualifiés avec un mépris perceptible, de nonistes ou d'europhobes par les adeptes acharnés d'un système basé sur une manipulation bien huilée et à grande échelle ?

Il est à préciser que ces impôts ne pouvaient financer que les intérêts. La dette restant donc à son niveau, et allant même en croissant. Ce manège continue ainsi d'année en année, dans une course folle interminable.

En parallèle, les financiers véreux ou/et incompétents jouaient au casino. Un casino vérolé, et ce, encouragés par des agences de notation qui les ont conduits à la faillite. Ils y ont perdu leurs actifs en se ruinant.


Les Etats concernés et mis devant le fait accompli ont opté. Ils auraient pu laisser s'effondrer les banques coupables et les banquiers incompétents. Mais laisse-t-on périr les amis d'amis d'amis ? Ce qui aurait pourtant été dans la logique économique que subit toute entreprise en faillite. Avez-vous déjà vu un Etat s'empresser de venir assister des PME en faillite résultant de l'incompétence et de malversations de leurs dirigeants ?


Au contraire. Les Etats concernés, poussés par une europe uniquement soucieuse de préserver les intérêts des financiers et des lobbies qui la dirigent, ont choisi de faire payer les populations pour sauver les banques des absurdités et des magouilles dans lesquelles elles ont plongé avec allégresse. Il faut surtout avouer que si l'europe avait laissé écrouler les banques concernées, elle même aurait entamé sa destruction. L'échec dans lequel elle se trouve aurait pris des proportions inextricables qui auraient conduit à sa perte. On a donc sacrifié les populations.



Olé !

On est en plein dans l'arène au sein de laquelle le pauvre taureau ne peut que tourner en rond avant sa mise à mort. Déjà appauvris par un pillage en règle, en qui plus est devant désormais supporter les conséquences des absurdités précitées, les Etats concernés, dont le Portugal, ont alors vu tous leurs indicateurs exploser. Les populations ont été prévenues : "c'est à vous de payer l'incompétence des banquiers". Soit.

Dopés par la providence, les banques se remettent vite de leurs émotions et recommencent rapidement à engranger des bénéfices. Les pertes ont été mutualisées et publiques. Et les bénéfices privatisés. Logique pure.


Soudain, un coup de théâtre monumental

Comme prise d'une prompte folie, ou piquée par un insecte venu d'une obscure contrée, la même europe, celle de laquelle ont découlé toutes ces hérésies, entre alors subitement dans une lubie à la soudaineté suspecte.

Malgré l'extraordinaire contexte dans lequel ont été placées les populations malgré elles, l'europe impose immédiatement et subitement aux Etats adhérents de consolider au plus vite leurs comptes et notamment de diminuer leur dette publique sans délai. (Diminuer immédiatement une pseudo-dette découlant de ses propres absurdités, le tout après avoir obligé les populations à payer la faute des banquiers... On atteint là le summum du burlesque ou plutôt d'une situation kafkaienne !)

Voilà une intrigante imposition aussi sauvage qu'aberrante, après la mise à sac des populations que cette même europe avait permis de perpétrer sans vergogne à travers l'absurdité de son concept et de ses règles.



A L'attaque !

Les pays les plus fragiles, y compris le Portugal dont les indicateurs étaient pourtant dans la moyenne et tout à fait acceptables, se sont alors vus attaquer par les marchés financiers, ceux-là même qui dirigent l'europe de la finance. Ceux-là même qui les ont pillés année après année.

Dans cette nouvelle phase d'un massacre inqualifiable, ces derniers se sont lancés billes en tête dans l'attaque de certains pays, dont le Portugal. Les prédateurs s'attaquent généralement aux moins puissants. Ils auraient tout aussi bien pu s'attaquer à la France, qui avait un niveau de dette publique supérieure à celle du Portugal et des indicateurs comparables. Mais en s'attaquant à la France, un des pays fondateurs de cette énormité destructrice, on savait qu'on tuerait inévitablement la bête européenne à chaud. Pas folle la guêpe.

Avec l'entière complicité du mécanisme européen et des agences de notation, ils ont ainsi mois après mois exigé d'avantage d'efforts des pays concernés. (Davantage d'efforts signifie faire payer les populations plus cher afin que leur pays obtienne la même quantité d'Euros qu'un autre, tel l'Allemagne par exemple).


Le prétexte ? Certes les indicateurs économiques du Portugal sont d'un niveau tout à fait acceptable, mais les "spécialistes", (ceux-là même dont on a payé cher l'incompétence et qui ont été les fautifs de la dite crise qu'ils ont généré), se permettent de juger que "le Portugal ne présente pas d'indices tendant à penser que sa future croissance va s'amorcer de façon significative".


Ces pseudo-spécialistes, après avoir contribué à piller le pays, ont donc décidé, entre la poire et le fromage, d'attaquer le Portugal en l'assommant avec des taux d'intérêts prohibitifs et indécents. Tous les prétextes y sont passés. L'hypocrisie malsaine est à son comble, et son niveau n'est comparable qu'à son avidité quasi-morbide, puisque les conséquences de ce pillage en arrivent à affamer des citoyens et donc à en tuer certains. Bien lire : "Semer misère et mort".



Le bal des vautours ou des vampires ?

Ils ont donc dans un premier temps pillé le pays. Et dans un deuxième temps ils entreprennent ensuite de le dévorer. Le bal est programmé. L'Europe est aux premières loges. Celle-ci encourage avec véhémence les dirigeants des pays qui la composent à entreprendre toutes les mesures nécessaires pour réduire les dépenses.


La souffrance est de rigueur et est vivement encouragée. Ceci exclusivement afin de pouvoir faire face aux remboursements des financiers et non pas dans le but d'améliorer la condition de vie des citoyens. Bien au contraire car ceux-ci voient leurs acquis s'effondrer, leur condition régresser, leur qualité de vie se dégrader, et des exigences de plus en plus insupportables peser sur leur quotidien, en contrepartie de... rien.

Un peu de langueur...


On se pose une seconde sous un beau clair de lune, et on se prend à méditer que cette europe devait être la panacée, qu'elle devait nous protéger, que l'Euro devait être une monnaie de progrès, assurant prospérité et bien-être. Notre pouvoir d'achat allait augmenter de façon inconséquente. Stop. En fait de protection, on a eu la destruction. En fait de prospérité on a eu la décadence. C'est exactement le contraire qui s'est passé.


La zone euro a été la plus atteinte par la crise, plus encore que les USA d'où elle est pourtant partie. Le clair de lune était une vulgaire lampe artificielle. Leurre et tromperie sur toute la ligne. Cette europe a fait régresser les citoyens de ce continent, qui pour la première fois de leur histoire s'appauvrissent et marchent à reculons. Ce constat est visible par tous et sur tous les plans, économique et social. S'y ajoute le plan des libertés individuelles, qui désormais sont régies et contrôlées par la machine eurocrate.



On débranche la lampe et on se remet dans la réalité.


Pendant ce temps, un maître d'école tire les marrons du feu. L'Allemagne, pour ne pas la nommer, mène la danse autant qu'elle peut et en grand seigneur, profitant au passage de sa capacité d'exportation et de la faiblesse des partenaires qui s'agitent sur la piste. Piste de danse ou de cirque ? En maître à danser, elle guide les pas des uns et des autres suivant son bon vouloir.


Piégé dans ce traquenard financio-mafieux, (qui pourrait être effectivement assimilé à la mafia du fait de son ampleur et de sa forme tentaculaires, autant que par les immenses intérêts croisés qui manipulent l'ensemble), le Portugal n'a donc plus de marge de manœuvre. Pour faire face aux exigences des pillards, les gouvernements portugais valsent et valseront à tour de rôle.


Mais quelle qu'en soit leur couleur, ils ne peuvent que mettre le pays à feu et à sang, par des mesures d'austérité humainement insupportables, plongeant les entreprises en faillite et les populations dans la précarité et la misère. Tout espoir de croissance à court et moyen terme est compromis. En parallèle, l'annonce de multiples privatisations est enclenchée. Et le patrimoine portugais est vendu par morceaux dans le célèbre "marché de dupes".



Dernier épisode : "Aider" le Portugal ?

L'europe, le véritable pilier de cette destruction massive, vient alors se poser en sauveur. Véridique. Elle vient tromper les populations par des manipulations verbales : Nous allons vous "aider" ! Clament en coeur des voix métalliques appuyées par les médias complaisants.

C'est trop, vraiment ! On ne saurait accepter autant de complaisance et de compassion de la part des fautifs. Il convient de savoir que cette "aide" proposée si gentiment n'est en fait qu'un prêt, qui non seulement devra être remboursé et à taux fort, mais qui de surcroît ne profite pas aux populations. Blague typiquement bruxelloise ? Il conviendrait de signaler le moment où il faut rire.

Ce prêt déguisé ne servira qu'à être sûrs que les loups de la finance, ceux-là même qui ont déjà endetté le Portugal, seront payés de leurs intérêts. On l'a vu, les "pseudo-aides" récemment apportées à la Grèce et à l'Irlande n'ont strictement rien résolu du tout, et pour cause. Les pays ont été plus endettés encore et en ont pris pour des années supplémentaires de remboursement et de souffrances.


Arrive alors le grand loup mondial sur son cheval peint en blanc, lui aussi pour apporter "son aide FMIque bénéfique", qui comme on le sait se transformera en perte de souveraineté du pays. Attention danger. La Grèce en fait les frais. Non merci. Le Portugal a déjà donné dans sa longue histoire. Du peu qu'il reste, il serait bon d'en garder des traces.


Forcing à tout prix

Mais le forcing et la pression continuent. Il faut absolument que le Portugal accepte "notre aide" ! Insistance bizarre ! De force, on veut donc endetter le pays plus encore ? Mais on comprend vite qu'en réalité cette "pseudo-aide", qui n'est qu'un prêt cher payé, est en fait destinée :

- A assurer le remboursement de la dette en l'étalant, et à s'assurer que les vautours financiers ne seront pas laissés pour compte. Evidemment que le pays et ses habitants ne profiteront pas d'un centime, puisqu'ils devront tout rembourser. On comprend mieux une telle insistance pour que le Portugal soit "aidé".


- Et surtout à assurer la survie de la machinerie européenne. Car à chaque instant elle risque de voler en éclats, tant son concept tient sur des contradictions et des aberrations perceptibles. Il faut donc tout faire pour que ce château de cartes ne s'acroule pas d'un coup.

Et voilà donc pourquoi "on" tient tant "à aider" les pays, y compris malgré eux !


Saigné à vif, le Portugal est piégé comme beaucoup d'autres dans cette machination technocrate infernale et dans ce piège de la mort européen, qui détruit tout sur son passage et qui étrangle les populations.

Des élites en toc

Les élites politiques des pays embourbés dans cette europe peuvent être assimilés à des robots, devenus incapables de conduire une quelconque politique cohérente de leur pays respectif, et perdant leur temps et leur énergie à tenter de faire face aux attaques constante des assaillants.

"On n'a plus d'argent. Les caisses sont vides", entonnent-ils tous en coeur. Et pour cause. Non seulement ils laissé piller leurs pays respectifs, mais de plus ils obligent les populations à payer cher des intérêts pour de l'argent volé.


Ils ne décident plus de rien. Malgré les apparences qu'ils donnent ils ne contrôlent strictement plus rien. Ils ne contrôlaient déjà presque plus l'aspect législatif tombé en majorité aux mains de l'europe. Ils contrôlent encore moins l'aspect financier tombé aux mains d'assaillants masqués. Toute revendication des populations est donc devenue inutile puisque leurs élites ont perdu le pouvoir d'agir. Ils ne peuvent que demeurer sourds et impuissants. On comprend pourquoi les populations ne font plus aucune confiance en leurs élites et se détournent des votes qui ne servent plus que d'alibi pseudo-démocratique. La politique est morte. Cette europe l'a tuée.


Toutes les économies réalisées à travers les mesures d'austérité sans pitié, s'écoulent dans le caniveau des hausses d'intérêts permanentes. Des efforts inhumains aussi inutiles qu'inadmissibles.



Cette europe, la coupable

Voilà la coupable de cette intrigue initiale. On sait désormais où sont passés les 100 Milliards de "dette" accumulés par le Portugal en 10 ans.

Comme elle l'était avant l'union européeenne, la création monétaire devrait être réservée aux banques centrales de chaque pays respectif, afin de mettre en circulation une masse d'argent destinée à servir les objectifs du pays, c'est à dire des objectifs publics. Et non pas abandonnée au bon vouloir d'agents inconnus et incontrôlables.

Cette europe et ses rouages malsains sont une ignominie et une atteinte à la dignité des citoyens qui la composent et qu'elle méprise. L'inutilité de cette europe passée par la force et le mépris, n'a d'égal que son envie de contrôle, d'inquisition et de précarisation à outrance des populations qui pourtant en sont le coeur, mais qui n'ont qu'à subir et demeurer bâillonnés. Condamnées à obéir aux directives de technocrates non élus par elles. Triste sort. Tout ça pour ça.


Contrairement à ce que les pro-eurocrates forcenés essaient de marteler avec l'entière complicité de médias détenus par une oligarchie intéressée, ce ne sont pas les partis populistes qui réclament la sortie de l'europe. Ce sont surtout les populations elles-mêmes qui n'en peuvent plus de supporter cette machination!



Assez !

Les populations manifestent un vif désintérêt pour cette europe. Chaque éléction affiche cette évidence. Elles n'en peuvent plus de ce néo-libéralisme ravageur devenu fou et en total échec. Elles en ont assez de ce lamentable jouet pour banquiers créé par des banquiers pour les banquiers, qui les entraîne dans la perte de tous leurs acquis. Elles ne supportent plus cette gigantesque farce qui transforme le rire en larmes et l'attente en trahison.


Elles en ont assez d'avoir à subir les méfaits d'un monstre anachronique qui ne leur a apporté que baisse du pouvoir d'achat, précarité, misère, incertitudes, peur, chômage et violence. Les populations ne supportent plus la médiocrité de cette europe qui ne leur ressemble pas. Elles en ont assez de cette machination froide, hautaine et distante qui détruit leurs aspirations, qui compromet leur avenir, le futur de leurs enfants, et pire, qui a tué leurs espoirs et leurs rêves !

Les pauvres dégringolent dans la misère. Les classes moyennes se précarisent et s'appauvrissent. Exigence, qualité, sérieux, valeurs, deviennent des qualificatifs qui s'estompent, compromettant l'avenir. La dégradation de tous les pans de la société est une évidence quotidienne. Serai-ce démagogique que de clamer fort ce qui n'est qu'un triste constat ?

La quille ! La quille devra-t-elle s'obtenir par une révolte que beaucoup pressentent et qui ne parvient à être contenue qu'à travers la manipulation, ou par la mort naturelle mais précipitée de cette machine destructrice, de son Euro et de ses hérésies insensées ?


L'intrigue se termine là. Mais le cauchemar continue. Une chose est sûre, cette europe semant malheur et souffrances et conduite par les lobbies et sans les citoyens, ne laissera qu'une tache dans l'histoire. Mais combien de temps encore, lui permettra-t-on de continuer ses ravages à l'ampleur réelle inquantifiable ?



Signé : Un portugais, donc un habitant du continent européen, emprisonné comme les autres et malgré lui dans une machine infernale, qui rêve d'une vraie europe et qui ne supporte donc plus cette imposture eurocrate qu'on ose qualifier d'europe, une bête irresponsable qui n'affiche qu'incohérences, incompétence, grottesque, médiocrité et irrespect.